En rafale

Le retour de la multipolarité : la fin du monde américain ? DOSSIER

La chute de l’URSS avait consacré les États-Unis comme l’unique superpuissance du système, Ce moment inédit de l’histoire faisait dire aux présidents Bush et Gorbatchev que le monde était rentré dans une nouvelle ère historique, pacifique et basée sur le respect de la liberté et de la justice.

Sur la définition de ce nouvel ordre mondial, les États-Unis devaient jouer le rôle de leader incontesté en mobilisant le monde contre l’Irak de Saddam Hussein, en assumant les premières interventions de l’histoire de l’OTAN en Bosnie ou au Kosovo, ou encore en stigmatisant les États qui refusaient de rejoindre ce nouveau modèle, les qualifiant au passage d’États voyous.

Mais ce monde semble attaqué de toute part et de tous côtés. L’Europe a sa façon critique le modèle américain (adoption de l’euro, politique étrangère et de sécurité commune; l’Arabie Saoudite semble se détacher toujours davantage de Washington; la Russie de Poutine redessine la carte de l’Europe pendant que Pékin tente la même chose en Asie-Pacifique tout en délégitimant partout le géant américain…).  À différents niveaux, les nouveaux pôles de puissance testent les capacités américaines ou les mettent au défi de l’action. Chaque année Washington connaît de plus en plus les limites de sa puissance comme l’opposition qu’il a rencontrée lorsqu’Obama proposait de frapper le régime de Bachar Al-Assad en août 2013.

Si les États-Unis assurent encore militairement et financièrement le leadership de la planète, est-ce suffisant pour considérer que le nouvel ordre mondial tel qu’établi par Georges Bush en 1990 est toujours là ? Les États-Unis sont-ils toujours une superpuissance ? Les velléités des émergents font-ils nécessairement d’eux des challengers au leadership mondial ?

Ce dossier spécial propose une lecture plurielle et constructive de l’horizon qui nous attend.

Nous remercions nos collaborateurs du Centre d’Études et de Recherches Internationales de l’Université de Montréal pour le temps, la qualité et l’apport de leur contribution à ce dossier.

Bonne lecture

Guillaume A. Callonico, Directeur général de Monde68, politologue et professeur de science politique au collège Jean-de-Brébeuf.