En rafale

Accord en Iran, agression russe en Géorgie

Accord sur le nucléaire en Iran : des opportunités pour Téhéran

Les sanctions des États-Unis et de l’Union européenne seront levées dès la mise en œuvre par l’Iran des engagements décrits plus haut. L’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) sera la gardienne de l’accord et aura accès à tous les sites de recherche, d’enrichissement et installations nucléaires.

En réalisant ces engagements, l’Iran pourra récupérer près de  100 milliards $US en actifs gelés, rouvrir son marché aux entreprises européennes et américaines (77 millions d’habitants) et retrouver un niveau de production de pétrole équivalent à celui du statu quo ante sanctio (soit environ 4,2 mbj au lieu de 3,1 mbj actuellement). Cela se fera progressivement, sur une période de 6 à 9 mois, ce qui ne devrait pas influencer les cours du pétrole trop brusquement. Les prévisions pour 2016 pourraient toutefois être revues à la baisse.

Conséquences du retour de l’Iran

Pétrole : La suppression des sanctions sur l’Iran devrait permettre au pays de retrouver ses capacités normales de production, soit environ 4.2 mbj. Avec l’augmentation de l’offre irakienne, saoudienne et américaine, cela viendra amplifier le déséquilibre mondial de l’offre, participant à maintenir les cours du pétrole aux niveaux actuels. 17 millions de barils iraniens sont stockés dans les ports du pays et attendent d’être achetés.

Stabilité : le retour d’Iran va également accentuer la rivalité avec l’Arabie Saoudite (dont la production de pétrole ne cesserait d’augmenter pour nuire à la reprise iranienne) qui possède aujourd’hui le 4e budget militaire de la planète (après USA, Chine, Russie), après avoir connu une croissance de 300% de ses dépenses de défense depuis 1996, contre 75% au niveau mondial.

Israël s’estime également lésé dans l’accord sur le nucléaire, assurant que la récupération des actifs gelés (100 mds $US) par l’Iran lui permettra de consolider son influence régionale (Irak, Syrie, Liban), de financer le terrorisme et de menacer l’État hébreu. Une position soutenue par Jeb Bush, candidat aux primaires du parti républicain pour la présidentielle 2016.

Congrès américain : veto potentiel

L’accord doit-être adopté par le Congrès américain, dont majorité républicaine est fortement opposée à une entente avec l’Iran. Si le Congrès refusait d’endosser l’accord conclu avec Téhéran, les États-Unis bloqueraient tout le processus de normalisation des relations et d’encadrement du programme nucléaire iranien. Ce scénario serait d’autant plus surprenant que les puissances se sont réservées un droit de « snapback » pendant 10 ans (mécanisme permettant de rétablir automatiquement les sanctions en cas de violation par l’Iran de ses obligations).

La Russie s’étend en Géorgie : nouvelle violation surprise des frontières  

La Russie a décidé d’élargir le territoire de l’Ossétie du Sud (région sécessionniste de Géorgie, « indépendante » depuis 2008, mais de facto sous contrôle de Moscou) en empiétant sur 2kms en territoire géorgien. Le Kremlin n’a toujours pas réagi à cette intervention militaire qui lui permet maintenant de contrôler une partie du pipeline de BP qui dessert l’Europe à partir de la mer Noire via le port de Supsa. Selon certains experts, l’intervention russe serait une façon de rappeler à Tbilissi de cesser toute volonté de rejoindre l’OTAN, tout en mettant davantage de pression sur Bruxelles et les capitales européennes en contrôlant le robinet du pipeline Baku-Supsa, fournissant 145 000 bj à l’Europe.

Cette violation du territoire géorgien est intervenue les 11 et 12 juillet derniers, lorsque l’attention internationale était braquée sur Bruxelles et la crise grecque.

 

Faits saillants

 

  • Après 12 ans de négociations, les grandes puissances et l’Iran ont annoncé avoir trouvé un accord sur le programme nucléaire iranien. Les engagements de Téhéran incluent :
    • Limitation de l’enrichissement d’uranium à 3,67% (contre 20% actuellement – il faut de l’uranium enrichi entre 80 et 99% pour un usage militaire – bombe).
    • Réduction du nombre de centrifugeuse (19000 à 5000).
    • Arrêt de production de plutonium par la centrale d’Arak (combustible nucléaire à vocation militaire potentielle).
    • Maintien de l’embargo sur les armes

 

  • L’Iran bénéficie d’un délai de 6 à 9 mois pour mettre en œuvre l’ensemble de ses engagements. Chaque étape sera accompagnée d’un allègement progressif des sanctions.

 

  • La Russie étend le territoire de l’Ossétie du Sud en empiétant de 2 kms en territoire géorgien. Elle prend ainsi possession d’une partie du pipeline Baku-Supsa (opéré par BP) desservant l’Europe par la Mer Noire.

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